Guillaume Villeneuve, traducteur
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Tout ou Rien

dimanche 14 octobre 2007, par Guillaume Villeneuve


La limace se redressa. Elle n’avait pas un regard tout à fait aussi direct que le ver, car son corps était beaucoup plus épais ; elle avait simplement l’air d’une baleine qui aurait décidé de voler.

- Les deux extrêmes de la vie sont exactement ceux que vous venez de citer, expliqua la limace. Ce sont l’Enfer et le Paradis. Mais des psychologues comme nous se doivent d’aller plus loin dans ce mystère et d’expliquer aux hommes et aux femmes ignorantes comme vous que par Paradis l’on entend un univers entièrement constitué de matériaux vivifiants alors que l’Enfer est un univers absolument vide, c’est-à-dire fait de néant.

- Ce que vous ne comprenez pas, stupides habitants de Foghorn, conclut le ver en s’installant sur la bordure de pierre auprès de son amie, c’est que tout être vivant de l’Univers décide spontanément, inévitablement, irrésistiblement, automatiquement et inconsciemment, en naissant ou en venant à la vie, s’il veut Tout ou Rien.

Extrait du chapitre XV de Tout ou Rien, Paris, 1988. Épuisé.


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