jeudi 18 janvier 2007, par
Chaque branche en est grosse,Courbé chaque rameau ;Chaque fourche, blanche et palmée ;Chaque rue et chaussée muette :Certains flocons se sont perdus, tentent de remonter quand,Croisant ceux qui serpentent vers le bas, ils se remettent à descendre.La palissade est colmatée comme un mur,Et nulle brise pour escorter la chute de la toison.Un moineau entre dans l’arbre,Et aussitôtUne boule de neige trois fois plus grosseS’abat sur lui, douche la tête et les yeux,Et le renverse,Manque l’ensevelir,Pour atterrir sur un proche rameau où son chocProvoque une nouvelle avalanche de masses instables.Les marches font une pente blafardeQue gravit sans grand espoirUn chat noir étique, aux larges yeux :Nous le faisons entrer.
« Snow in the suburbs », extrait de Human Shows (1925), recueilli dans l’Anthologie bilingue de la poésie anglaise, Gallimard, Paris, 2005